23/04/2012

L'élan



On regarde des photos ensemble. Ce sont des images que j'ai apportées, retrouvées dans les albums de mon grand-père ou un peu éparses dans de grandes enveloppes en kraft. Alors on parle de ça, des gens sur la photos de mariage qui sont presque tous morts aujourd'hui, de la moue de Marina qui n'avait vraisemblablement pas très envie de se faire photographier. Je filme tout en déplaçant de temps en temps la caméra, sans jamais vraiment trouver le bon angle. Je ne suis pas contente, la lumière est trop vive, mon cadrage est trop mou. J'écoute Christian me décrire la robe de la tante Marie-Thérèse ou les grilles de l'ancienne boucherie de Saint-Gaultier, et je n'ai pas le recul nécessaire pour savoir si tout ça m'intéresse parce que c'est ma famille, que je suis bon public, que j'ai toujours aimé écouter les histoires des anciennes photos ; ou s'il y a un réel intérêt pour le film. Si ce qui se dit va raconter autre chose.
Je déplace encore ma caméra, je manque de l'éteindre, convaincue cette fois que ce qui se dit ne touche pas ce qu'il faut atteindre, que je suis à côté. Et puis finalement je laisse tourner, on continue, on verra. C'est toujours au moment où l'on s'apprête à éteindre que les choses se passent. 



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