18/04/2012

Malgré tout le boudin chaud à 8h du matin, c'est non.


6h45… Mon réveil entonne. You're a part time love and a full time friend, the monkey on your back is the latest trend, I don't see what anyone can see in anyone else… but you tududu tududu tudududu.
J'ouvre un demi-œil et entrevois la découpe de la sous-pente, au-dessus de la fenêtre de ma chambre. Je ne sais plus pourquoi je suis là, ni où je suis d'ailleurs, et pourquoi je ne peux pas continuer à dormir. 
Ça revient assez vite, la boucherie, le marché, le départ à 8h, le chargement du camion, le documentaire. J'ai l'impression d'avoir filmé toute la nuit. La veille, le réveil à 5h du matin a été plus doux, ça avait un petit côté "départ en vacances" pas désagréable, le petit déjeuner dans la nuit noire, l'odeur de café chaud. 

Aujourd'hui c'est différent, c'est le troisième matin, je commence à avoir le film dans la tête en permanence, les courtes nuits ne me reposent pas. Je cherche. Comment filmer ce que je commence à être habituée à voir sans en perdre la fraîcheur. Quelles questions poser, quelle direction donner. 

Je reprends ma place dans le camion, sur le moteur du frigo, le dos appuyé contre la portière, pas archi-convaincue par le système de fermeture. Greg, qui prend le son, est debout ou accroupi entre Christian et moi, dans l'allée qui sépare les terrines de pâté des chambres froides. On est en retard, Christian roule à 70, j'ai l'impression qu'on est à 220 et que je tourne un james bond. Je me demande si une tranche de saucisson à l'ail suffirait à amadouer les gendarmes que l'on pourrait croiser sur la route. 

Je regarde la pluie battante s'écraser sur le pare-brise que j'ai trouvé judicieux de laver quelques minutes plus tôt, et je me dis que revenir tourner en avril pour m'assurer du beau temps est sans doute l'une des meilleures idées que j'ai eues.



1 commentaire: